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Historique du cimetière de Lucé par Edmond Desouches, maire de Lucé de 1947 à 1989

Des années 1900 à nos jours, voici l'historique des cimetières de Lucé suivant l'évolution de l'accroissement de la population.  


Avant 1904, le cimetière de Lucé, comme dans la plupart des communes beauceronnes, se situait autour de l'église. D'ailleurs, la reproduction d'une carte postale de l'époque démontre qu'il en était bien ainsi, puisque le mur existait encore, ainsi que le portillon qui donnait accès à ce cimetière. 
En 1903, le 23 mars, le conseil municipal prit conscience qu'en raison de l'accroissement de la population et de l'exiguïté de ce cimetière, il fallait penser à créer un autre lieu d'inhumation et une délibération fut prise, décidant d'acquérir un terrain de 50 ares, qui semblait être en rapport avec les besoins d'une commune de 800 habitants. Le terrain choisi se situait au lieu-dit "Le Trépin" c'est-à-dire où il est, rue Jules Ferry. 
Le 19 juillet, le conseil municipal était autorisé à exécuter les travaux, c'est-à-dire la clôture du mur et les allées selon un plan réalisé par M. Alexandre, architecte à Chartres. L'acquisition du terrain, et l'ensemble des travaux amenèrent le conseil municipal à voter un crédit de 13 937,54 F. Le tout fut réalisé, grâce à un emprunt auprès de la Caisse des dépôts et consignations. 
En 1904, le règlement du cimetière et le prix des concessions à perpétuité fut décidé. 
L'accès à ce cimetière n'était pas aussi facile qu'il l'est maintenant, car c'était un simple chemin de terre qui le desservait. Ce chemin de terre partait de la rue des Barres, et rejoignait "Le Grand Lucé". Il était comme tous ces chemins, c'est-à-dire qu'il comportait des ornières de voitures et le passage des chevaux au milieu. 
Il en résultait, surtout par mauvais temps, des difficultés peu appréciées des familles, plongées dans le deuil, mais les choses étaient ainsi, et elles durèrent jusqu'après la guerre de 1939-1945, où, suivant le plan d'urbanisme, en 1951, la rue Jules Ferry fut réalisée. 
Pour nos anciens collègues, il semblait que le cimetière aurait pu suffire pour les besoins de la commune. A partir de 1945, lors de l'étude du plan d'urbanisme, il fut envisagé un autre emplacement, car il était prévisible que la superficie du cimetière serait insuffisante. 
Le premier emplacement choisi était un terrain situé le long de la voie de Bordeaux ; celle-ci étant, d'après certains urbanistes, la frontière infranchissable de l'expansion urbaine. Cependant, lors de l'étude de l'expansion des quartiers ouest, il s'est avéré qu'il fallait trouver un autre terrain, au-delà de la voie ferrée, afin de ne pas subir les mêmes inconvénients que ceux rencontrés par suite de la décision de nos prédécesseurs. Et c'est ainsi que fut choisi l'endroit du cimetière actuel, qui du fait de la vallée des Vauroux, se trouve dans une zone non-aedificandi. 
Le 3 février 1962, le conseil municipal prit la décision d'acquérir à l'amiable ou par voie d'expropriation les terrains situés entre le C.D. 105 allant de Poiffonds à Mainvilliers, et la "Pointe à Calais", soit environ 6 hectares. L'étude du plan-masse fut confiée au cabinet Maunoury, et c'est après de nombreuses réunions de la Commission d'urbanisme, que le plan actuel fut proposé au conseil municipal, qui l'adopta le 23 février 1968. 
On pourra s'étonner du long délai, mais il est indispensable de savoir que la création d'un cimetière demande des études géologiques fort longues, et des autorisations non moins longues à obtenir ; de plus, le financement a posé beaucoup de problèmes puisque pour une partie des travaux de la première tranche, les dépenses s'élevaient à 600000 F environ, alors que le budget ne laissait apparaître qu'une somme disponible de 280000 F, une promesse de subvention de 30000 F ayant été obtenue. 
Les travaux d'infrastructure furent dirigés par les services des Ponts et Chaussées, et ceux de superstructure, ainsi que prévu, par le cabinet Maunoury.
En définitive, c'est le 1er novembre 1970 que le conseil municipal, en délégation, très simplement, dévoila la plaque située à l'entrée du cimetière, qui comporte cette inscription : "Que ce lieu serve de repos à nos morts et de recueillement aux vivants" afin de rappeler aux visiteurs et aux familles la date de mise en service du cimetière et l'idée avec laquelle il a été réalisé.